Friday, January 30, 2004

Carnets de toile

Bouc émissaire (ou dindon de la farce). Dans toute l'effervescence qui suit la démission de David Kay de son poste de directeur des inspections en Irak, on voit que la Maison Blanche est en train de retraiter – tout en faisant mine d'avancer – derrière une ligne de front plus sécuritaire et dessinée par ailleurs depuis longtemps: c'est la faute aux services secrets! Actuellement c'est à la CIA que revient l'odieux d'avoir induit les dirigeants américains en erreur. La critique est double: non seulement les données de l'agence étaient complètement erronées, mais la CA a de plus manœuvré de manière à tromper toute la classe politique de Washington. Évidemment, les divers porte-parole de l'administration américaine ne parlent pas du stovepiping, cette manœuvre illicite par laquelle des renseignements bruts sont directement déviés vers les plus hautes instances du pouvoir, sans avoir été purgés (vetted) par les analystes de l'agence. Car c'est justement pour éviter que des dirigeants ne prennent des décisions sur la base de faits erronés (ou non contextualisés) que normalement tout renseignement doit être présenté au président d'abord par les équipes d'analystes et interprètes de la CIA. Quoiqu'il en soit, pour la Maison Blanche le bénéfice est double: d'abord se blanchir de l'accusation d'avoir trompé le peuple américain et le monde entier; ensuite, préparer le terrain pour un chambardement générale de l'agence, à qui on n'a jamais pardonné 9/11.

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